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Pollo Mundo
13 janvier 2019

Des vignerons et des cavistes

vignoble-1

Les organisateurs de l'évenement ont installé des tables dans la salle de réception du rez de Chaussée. Il y a des petits fours par centaines, de toutes sortes, de la bière, du vin et de l'eau minérale. On est mieux accueilli que les visiteurs. L'ambiance est bonne. Je me fais des copains. Le petit jeune dont j'ai piqué l'expression est là. Il travaille pour un producteur d'Armangnac. Il y a aussi un ancien banquier, ou comptable, ou pornographe. Un grand homme massif aux cheveux blancs comme sa chemise Ralph Lauren, et à la belle barbe bien entretenue. il possède un vignoble beaujolais. J'ai honte de le dire, mais je n'ai jamais su d'où provenaient les vins beaujolais, j'imagine le sud ? Je sais juste qu'ils arrivent tous les ans et qu'ils s'appellent beaujolais. Quand un caviste lui demande de lui raconter comment il s'est mis au vin, il lui demande : "Tu veux la version officielle ou la vraie?" L'autre lui dit : "Celle que tu préfère!" Alors il nous explique qu'il était investisseur, mais au cours de son histoire, on comprends aussi, à mots couverts, qu'il avait des billes dans le porno. En tout cas c'est un homme riche, ça se voit. Il a une grosse voiture de riche, et l'aisance toute particulière de celui qui ne manque jamais d'argent. Il s'occupe de tout dans son petit vignoble. Il aime le vin, profondément. Il est intarrissable sur le sujet.

Plus tard, je le revois disctuer avec Stephane. Ils se connaissent d'avant. Ils sont plongés dans une grande conversation à propos d'une nouvelle législation européenne qui, selon eux, signe l'arrêt de mort des appelations locales. Stephane acquiesce  puis ajoute "Ils veulent nous priver de nos beaux produits corses. Les oignons par exemple." Je lève la tête vers lui d'un air curieux. "Ils ont quelque chose de spécial, les oignons corses?" Il me regarde comme si je venais de lui demander si la terre était plate, puis me réponds oui, ce sont des oignons qui ne font pas pleurer. Mais comment ça se fait ? "C'est parce qu'en Corse, on ne pleure jamais !"

Vers une heure du matin, nous sommes tous éméchés, sauf Anne, qui a arreté de boire il y a une heure. Nous marchons vers leur voiture, déviant légèrement de notre chemin à cause de l'ivresse. Stephane, fin bourré, me demande si ça ne me fait pas peur de rentrer dans une voiture conduite par une femme ?" je lui dis non ça va je suis pas sexiste." Anne éclate rire et lui dit "bien fait!" Il rigole aussi. Ouf.

Nous nous retrouvons tous sur le parvis de l'hotel avec Marie, une commerciale au physique extrordinaire, jeune blonde aux seins géants et aux hanches pleines. Elle bosse pour un grand vigneron et est, de fait, beaucoup plus speed que les petits récoltants avec qui je frayais en début de soirée. Elle fait partir des volumes dont nous n'avons pas idée, elle me parle de containers contenant des tonnes et des tonnes de bouteilles en partance pour l'Amérique. Ça fait réver. 

Stephane Gentile, fier vigneron corse, me sert la main chaleureusement, et me donne son limonadier en cadeau. Anne me fait une bise. Ils s'en vont demain. C'est l'autre vigneron, le novice aux cheveux, à la barbe et à la chemise blanche, qui me conduira en voiture. les soucis se règlent d'eux-même. Ils me faudrait lui demander son prénom mais je crois qu'il me l'a déjà dit alors je n'ose pas. Dans l'hôtel, la clé m'attends à la réception. La chambre est confortable. Je prends une douche, mets mes affaires dans l'armoire et je me couche. Je n'arrive pas à dormir. Tous mes sens sont en éveil. Alors je me masturbe en pensant à Marie, que je mets en scène avec Carine dans des jeux sexuels à trois. Ça dure moins de cinq minutes. Je jouis dans ma main. je n'ai pas plus envie de dormir, et maintenant, il faut que je me relève pour pisser. 

Quatre heures plus tard, j'emerge avec peine d'un sommeil léger et descends à la cantine de l'hôtel pour prendre le petit déjeuner. Je boitille un peu, mes pieds plein d'ampoules dans mes chaussures de ville. Je prends deux oeufs durs, un croissant et un verre de jus multivitaminé. Je dis bonjour à mon vigneron. Marie entre dans la cuisine. J'ai un peu honte maintenant. 

Après une matinée à admirer les bouteilles de nos amis cavistes, nous partons tous aux restaurant. Les cavistes vont manger au deuxième étage, ils emmènent les gros fournisseurs (et les jolies filles, ajoute discrètement un convive) avec eux. Nous, les petits, on reste en bas. c'est pas plus mal. On parle du métier. Quand la serveuse nous demande qui va gouter le vin, tous les regards se tournent vers elle. Comme les lémuriens dans les documentaires. Après le repas, on rentre à l'hotel faire une sieste avant la deuxième soirée de gala. 

Les cavistes sont essentiellement des grossistes éclairés. Ils adorent le vin, mais ne pensent qu'à l'argent, tandis que les vignerons que j'ai vu ont plutôt un tempérament d'artistes. Ils adorent l'argent, mais ne pensent qu'au vin. Les cavistes sont d'extraordinaires gouteurs, au vocabulaire souvent riche et poétique, bien plus que leur partenaires paysans. J'en vois un, de bourgogne, gouter longuement le breuvage de son confrère, avant de lacher un laconique : "C'est bon." 

Après la soirée, nous allons dans un restaurant italien. Marie est assise à coté de moi. Je crois que je lui plait mais je ne suis pas sur. Le jeune homme en face d'elle a un sourire béat, dont il ne semble pas avoir conscience. Nous rentrons tous à l'hôtel, fatiqués mais contents. On se dit au revoir et à l'année prochaine. Je commande par téléphone un taxi pour cinq heures du matin. Je m'endors immédiatement. 

 

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