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Pollo Mundo
10 février 2019

Est-ce assez ?

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Aujourd'hui, un gilet jaune a eu la main arrachée par une grenade de désencerclement. Il photographiait ce qui se passait. J'imagine qu'il va avoir du mal à photographier quoi que ce soit maintenant. J'ai une question. Depuis le début de ce mouvement, qui prend les coups ? Qui subit des blessures irrémédiables ? qui est éborgné ? Est-ce que c'est la police ? Suréquipée, et armée pour réprimer, dans le sang si besoin, de légitimes revendications populaires, qui devraient aller de soi dans une démocratie réelle? Est-ce que ce sont les foulards rouges qui se prennent des coups de flash ball ? Les "honnêtes commerçants ? Les touristes ? Ou les citoyens qui exercent leur droit de manifester ? 

Voilà des mois que les gilets jaunes manifestent. On les connait désormais les revendications. Comment douter de la légitimité du Referendum d'Initiative Populaire ? Que l'on refuse, en démocratie, que le peuple se responsabilise lui-même me sidère. Ce devrait être une évidence. Ou plutôt, dès lors que la demande ai été formulée, il eut fallu le mettre en place, immédiatement. Au lieu de ça, on fait voter une loi anti-casseur qui empèchera les manifestants de se couvrir le visage en manifestation. Rendez-vous compte ! La police aura le droit de gazer des populations qui n'auront plus le droit de se protéger ! Les manifestations non-autorisées seront systématiquement réprimées dans la plus pure légalité ! Quelle stratégie disruptive ! Quellle inventivité ! 

Selon les témoignages, il n'avait plus de doigts, le jeune photographe qui a eu la main arrachée.  Il y avait du sang partout, et "Il n'avait plus grand-chose au dessus du poignet." Mais on nage en plein cauchemar. Dans n'importe quelle démocratie digne de ce nom, le policier responsable du tir serait derrière les barreaux et la mise à pied du ministre, immédiate. Silence radio du côté de l'Élysée. À l'heure actuelle, une équipe médicale est peut-être encore en train de s'activer pour sauver quelque chose, un nerf, un cartilage. Enfin j'en sais rien au fond.  La souffrance qu'il endure doit être inimaginable. Quand j'ai finis de lire l'article sur lui, pour moi c'était fini. Pour lui ça continue. Là, en ce moment.

Monsieur le président, vous avez perdu la raison. Il y a à peine deux ans, vous vous félicitiez que la démocratie ai prévalue en France, montrant la voie au reste de l'europe. Quelle démocratie nous montrez-vous aujourd'hui ? Quel exemple de leadership nous montrez-vous ? Vous paradez comme un singe savant devant des élus hallucinés de ce qu'ils voient, devant des hommes et des femmes crispées, assistant avec une sorte de crainte fascinée à vos gesticulations. Ah ça, on peut le dire, vous mouillez la chemise. Pendant ce temps, Mediapart subit une perquisition infâmante, qui ne trompe personne, qui ne peut être autre chose qu'une manoeuvre gouvernementale pour museler l'information. Pendant ce temps, des centaines de milliers de citoyens et citoyennes français de toutes les origines, de toutes les couches sociales, continuent de descendre dans la rue, d'éxiger que pour une fois, vous vous taisiez, et que vous écoutiez

Monsieur le président, votre égo est immense. Votre intelligence aussi. Une foule en colère, que vous considérez comme des moins que rien, exigent que vous les écoutiez. Ils ne veulent pas de vos leçons, ils ne veulent pas de vos explications. Le voile d'Isis est levé sur vous. Vous ne gagnerez pas celle là avec des mots, ni en arrachant les mains des manifestatants à l'aide des forces de polices. Vous devez comprendre, vous avez sans doute déjà compris, que la seule solution est de laisser le peuple prendre en main son destin politique. Vous avez joué votre rôle. Vous avez fait barrage, une fois de plus, peut-être la plus importante, au front national. C'était votre mission et vous l'avez rempli avec brio. Et même, à l'entre-deux-tour, avec panache. Mais la France n'a plus besoin de vous, et vous n'avez jamais eu besoin d'elle.

Ma question, monsieur le président, est la suivante : Est-ce assez qu'un photographe ai perdu sa main pour que vous réalisiez l'ampleur du désastre? Est-ce assez pour que vous donniez l'ordre aux forces de polices d'abandonner immédiatement l'usage de son équipement qui casse les gens, qui les blesse, qui les pulvérise ? Est-ce assez pour qu'enfin, vous retrouviez la raison ?

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