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Pollo Mundo
17 février 2019

L'Art de se détendre

ABC

La relaxation est un remède parfait pour les anxieux chroniques. On peut la pratiquer n'importe où, n'importe quand, il suffit de se concenter sur sa respiration et voilà. Vous faites de la relaxation. Ça marche en plus. ça nous sort de nous-même. Le cerveau en boucle ralentit un peu, et on peut revenir au bien-être. Pour vous convaincre, voici un cas pratique.  

"Aller voir des amis ? Pourquoi veux-tu aller voir tes amis ce ne sont meme pas vraiment tes amis tu les dérange plus qu'autre chose et ils seront bien mieux sans toi de toute façon tout le monde serait mieux sans toi tu ne sais pas te comporter avec les gens et puis tout ce que tu fais tu ne le finis jamais, pourquoi tu finis jamais ce que tu fais hein ? Pourquoi tu es faible comme ça ? Ah pour commencer y a du monde mais pour finir y a plus personne. Pourquoi tu mets tes chaussures tu vas vraiment à cette soirée après ce que je t'ai dis ? Tu vas vraiment aller te ridiculiser devant tous ces gens qui ont réussi leur vie? Alors que toi regarde toi, tu n'as même pas de boulot et quand tu en as un c'est agent d'accueil. Rends service à tout le monde et reste chez toi, n'impose pas aux autres de regarder une créature dans ton genre, de toute façon dès que tu ouvres la bouche..."

STOP

Respire longuement, concentre toi sur le fait de respirer longuement. Ne cherche pas à éteindre la petite voix méchante par une autre petite voix. Ça ne sert à rien. N'essaye pas d'éteindre la petite voix méchante. Laisse la s'exprimer, laisse la te tourmenter. Toi, pour l'instant, concentre toi sur ta respiration. De l'air entre, prête attention à cet air. Est-il chaud ? Froid ? Pur ? Pollué ? prête attention aux mouvements de ta poitrine. Est-ce que ta respiration est fluide ou saccadée ? Est-ce que des muscles se contractent involontairement  au cours de l'inspiration? Est-ce que ton expiration est forte ou faible ? Nerveuse ou apaisée? Veille à détendre tous tes muscles. Ta respiration est un phénomène époustouflant. Si tu l'observes, tu verras que des dizaines de phénomènes se manifestent à chaque inspiration, et des dizaines d'autres à chaque expiration. 

La petite voix méchante des anxieux et des colériques est puissante. Tu le sais déjà parce qu'à chaque fois que tu as éssayé de te calmer tout seul, par la force de ton esprit, c'était pire. Tu renforces la petite voix en lui tenant un discours raisonnable, que vaut ton vernis de conscience face à des années de conditionnement inconscient? Aucune chance de tenir face au discours dépréciateur, il est comme une lame de fond sur laquelle tu jetterais un seau d'eau pour la stopper. Elle t'emportera pareil que si tu n'avais rien fait. La preuve :  

"_ Ce n'est pas vrai, ils m'aiment bien, sinon ils me le diraient."

_ Ils te le diraient ! Mais ils se moquent tous de toi quand tu n'es pas là ! Tu es une bête de foire pour eux ! Un sujet de conversation quand on a rien à se dire. Laisse tomber, personne ne t'aime. 

_ Mais si, j'ai ma famille ! 

_ Ta famille te méprise et te supporte parce qu'elle ne peut pas faire autrement, c'est dans la culture. Elle finira par t'abandonner. 

_ Mais je m'améliore ! 

_ Ce ne sera jamais assez, ce n'est pas assez ! Pourquoi ne peux-tu pas être meilleur ! Qu'est ce que c'est que ce dessin raté ! Vingt ans que tu t'escrimes à apprendre la perspective ! Tu n'y arrive pas, tu es nul, pourquoi t'échiner ! Oh tu as vu? on dirait que toutes les parties gauche des visages que tu dessines sont mal proportionnées ! Peut-être que tu es en train de devenir aveugle côté gauche et tu ne t'en rends pas compte ? Ou alors c'est un caillot de sang qui se forme derrière ton oeil et qui finira par péter. Tu vas bientôt t'écrouler en pleine rue et tout sera fini. C'est peut-être même une tumeur au cerveau. Et si tu étais déjà à un stade avancé ? Et si, quand tu formules une phrase que tu penses normale, en fait, tu dis n'importe quoi et les gens ne te disent rien ? Et puis tu es gros. Tu es un sale gros, un inadapté social de merde, un insecte, un..."

STOP

Reviens à la respiration. Respire. Alors que tu restes concentré sur ta respiration, le réel revient un peu. Prête attention à ton environnement immédiat. Concentre-toi sur les contours de la pièce, sur les murs, le sol, les objets présents. Puis, reviens à ta respiration, à ton inspiration, à ton expiration. Est-elle nerveuse ? Ralentis. Ralentis ta respiration. Ne cherche pas à accuser ou à défendre les pensées qui viennent. Ne cherche pas à aller mieux, ce n'est pas de ton ressort. Ce que tu peux faire, c'est respirer, lentement, et avoir conscience que tu respires. Dedans, dehors. Concentre ton esprit sur ça. Dedans, dehors. Déjà la voix s'est calmée. Ton cerveau excité avait en réalité besoin de se concentrer très fort sur quelque chose. Tu n'avais pas écouté ta conscience depuis longtemps, voilà pourquoi elle était si énervée contre toi. Inspire. Expire. Recommence. 

À mesure que tu pratiqueras la respiration en pleine conscience, car c'est de ça qu'on parle, tu commenceras à remarquer des états que tu ne remarquais pas avant. Ta respiration conditionne tout. Quand ta respiration ralentit, ta posture t'interpelle. Que veut-elle dire ? Tu es vouté. Les écrans qui t'entourent, la petite voix méchante, qui te rends illégitime à tes propres yeux, le froid. Milles raisons. Tu es vouté comme un petit vieux. Redresse-toi. Respire lentement, le dos bien droit. Au début ça fait un peu mal, au niveau des épaules. Ne cherche pas à éviter cette douleur. Tu seras peut-être en colère contre toi même, de t'être tant négligé. Ne fais rien contre cette colère. Elle est là. Elle existe. Ne l'opprime pas. Tu t'opprimerais toi-même, et alimenterais un mal-être dont la colère n'est que la méssagère fidèle et dévouée. Ta colère est là pour t'aider, tes sentiments négatifs sont la car ils te servent à quelque chose ; accepter une réalité qui te frustre. Le prix qu'ils exigent est simplement un peu trop élevé. 

"Un peu trop élevé ? T'es gonflé toi putain, tu sais où tu serais sans moi, la colère qui te tient sur tes jambes? Tu ne serais nulle part. Crevé dans un fossé avec une seringue dans le bras ou sous un train. Tu es tellement faible que sans cette colère, tu aurais plongé bien avant. Je t'ai maintenu en vie et j'ai maintenu tes rêves en vie et je t'ai permis de te rester debout et de vivre et c'est comme ça qu'on me remercie ?! Pourquoi voudrais tu te débarasser de moi?! Que serais tu sans moi?!"

C'est vrai. Ta colère t'a aidé à survivre. Elle ne mérite pas d'être enfoncée sous le vernis de la civilisation à chaque fois qu'elle a quelque chose à dire. À tout le moins, elle mérite d'être entendue. 

Chacun des mauvais sentiments qui t'ont étreint étaient une manière de t'aider à survivre. Aime ta colère. Aime ton angoisse. Regarde les sans vouloir spécialement les chasser. La seule chose que tu devrais vouloir, c'est continuer à respirer en conscience. Si tu es très en colère, ainsi soit-il. Dedans, dehors, et recommence. Petit à petit, ta colère comprend qu'on a pas besoin d'elle tout de suite.Ton angoisse réalise qu'elle angoisse pour rien. Tu continue de respirer, une certaine paix remplace ton agitation. Tu te sens même _ Oserais-tu le dire ? Bien. Tu remets tes chaussures, caresse le chat qui t'aime, passe la porte de chez toi. Tu vas voir tes amis et tu passes un très bon moment.

Tu peux devenir ce calme et ce bien-être. Pratique la relaxation tous les jours, et peut-être que petit à petit ça viendra. Petit à petit. Tout ça arrive avec une lenteur infinie. Ça prend des mois, des années, à revenir au calme. Mais tu remarques aussi qu'après une seule session, on se sent beaucoup mieux. Enfin le silence. Enfin la paix. 

Tu te dis que tout le monde devrait essayer.

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