Sonnet pour Karl Lagerfeld
Karl Lagerfeld, je te ferai un beau sonnet, me suis-je dit, sans raison aucune, le 15 Février 2019. J'ai écrit une strophe d'un seul coup, et autour de cette strophe, ai construit un petit poème. J'ai ouvert les images Google pour trouver une photo de lui, j'ai pris celle qui m'attirait le plus l'oeil, cette image étrange, en noir et blanc, d'un Karl Lagerfeld jeune, figé dans le temps. L'image est un peu trouble, ce qui renforce son étrangeté.
Trois jours plus tard, il était mort. J'ai revu le documentaire Lagerfeld Confidentiel et je n'ai pu retenir mes larmes. J'ai éffacé toutes les strophes de mon sonnet, et écris en deux minutes le poème qui suit, avec la sensation très nette d'un lien spirituel.
Je n'ai pas changé le titre.
Sonnet pour Karl Lagerfeld
En haut d'une falaise normande, vent et brume
Tu es debout face à la mer agitée, une main sur ta poitrine
Tu as fière allure
Ton regard est noir, derrière les shades
Un corbeau se tient sur ton épaule
Tu lui donne à bequeter, dans ta main gantée de cuir noir
De la cendre.
Et tu souris, avant de disparaitre.
Ta vérité cachée, à l'ombre du podium
Puisse-tu encore vivre deux cent ans.
Aprendre la magie, et revenir au monde.
Sous les néons qui n'attendent
Que toi.