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Pollo Mundo
8 mai 2020

Avec les abeilles - Journal de confinement 48

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Pourquoi sauver les abeilles

Il y a des espèces qui partagent ce que j'appellerais un lien de solidarité, à savoir que la disparition de l'une mettrait terriblement en danger la survie de l'autre. C'est le cas des abeilles pour les humains. Il y a aussi des espèces dont les simples modalités d'existence mettent en danger la survie d'autres espèces. C'est notamment le cas des humains, pour les abeilles.

Parlons un peu des abeilles.

Il y en a plus de 20000 espèces à travers le monde et plus de 1000 en France. Elles proviennent toutes de la famille des Hyménoptères, qui regroupe, entre autres, les abeilles, les fourmis, les guèpes et les frelons. Cette famille d'insecte comporte trois comportements alimentaires : Phytophages, butineurs, et entomophages. Les fourmis mangent des feuilles, elles sont donc phytophages. Les abeilles sont des butineuses, qui vont de fleurs en fleurs à la recherche de pollen. Enfin, les frelons appartiennent à la catégorie des entomophages. Ce sont des insectes prédateurs, qui attaquent d'autres insectes.

Les abeilles, de par leur comportement de butineuses, sont aussi pollinisatrices : Dans leurs déplacements pour trouver de la nourriture, elle transportent avec elles le pollen qui permet aux plantes de se reproduire. C'est la raison pour laquelle la régression constante de la population mondiale d'abeilles, d'une année à l'autre, est particulièrement préoccupante, car la pollenisation joue un grand rôle dans la survie de multiples espèces, dont la notre.

La régression de la population des abeilles a commencé mystérieusement dans les années 70, et s'est accélérée dans les années 90. Plusieurs phénomènes sont en cause : L'apparition, de par l'augmentation exponentielle des transports humains, de virus, bactéries et champignons, le réchauffement climatique, par la chute dans la biodiversité qu'il charrie. Enfin, l'abeille est également victime d'espèces invasives, comme le frelon asiatique. Chaque hiver, on compte une disparition de près de 30% des colonies d'abeilles en France.

Il est important de noter que les abeilles ne sont pas les seuls insectes pollinisateurs. Les mouches sont pollinisatrices, ainsi que les guèpes, contrairement à ce qu'on croit. Donc si, quand vous tuez une guèpe, vous tuez un insecte pollinisateur. Les insectes pollinisateur assurent la survie de nos cultures fruitières, légumières, d'épices, de café, de chocolat...

Voilà, en simple, pourquoi la disparition des abeilles serait désastreuse pour les humains. 

Comment sauver les abeilles

C'est difficile. La régression de la population étant multifactorielle, pour agir avec efficacité, il faudrait agir sociétalement, en tant que collectivité tournée vers un but, et la crise du Coronavirus nous aura au moins montré que ça marche. Les humains, par leur existence collective, ont créé des problèmes qu'ils vont devoir collectivement résoudre. 

Les solutions collectives sont toutes ces suggestions qu'on entend depuis plusieurs années maintenant : réduire drastiquement notre consommation, freiner la mondialisation des objets et les circulations de populations. Mais tout est lié. Tant que les secheresses au sud continueront d'empirer, les mouvements de populations resteront inévitables et iront s'amplifiant. Tant que le principe actif de l'économie sera la consomation, les cargos partiront, reviendront, et chaufferont les océans. Tant que les industries continueront d'opérer sans regard pour la terre, la biodiversité régressera, emportant avec elle les abeilles, et à terme, la plupart des espèces terrestres.

Il restera une terre ou seuls les prédateurs peuvent survivre et prospérer. Un monde de frelons asiatiques. C'est terrible, il est vrai, de se dire que l'idéologie libérale qui a mené le monde depuis trois siècles, apportant à l'humanité tellement de progrès, a maintenant perdu la raison et nous conduit à la ruine. Psychologiquement, c'est comme si une personne qui avait toujours pris soin de vous se mettait à vous attaquer avec un couteau. La solution collective passe par une réforme philosophique, politique et morale complète des paradigmes avec lesquels nous avons opérés collectivement en Europe, puis dans le monde, depuis quelque 300 ans. Bonne chance.

Les solutions individuelles, pour ce genre de problèmes, n'existent pas, au sens ou elle n'ont pas d'efficacité réelle. Concrètement, par exemple, ce n'est pas efficace d'acheter un peu plus de miel bio (bio car les pesticides affaiblissent considérablement l'organisme des abeilles) c'est bien de sponsoriser une ruche, mais ne vous leurrez pas, seuls dans vos coins respectifs, vos efforts auront trop peu d'effets pour être remarqués.

Si le sort des abeilles vous tient très à coeur (et ce n'est pas grave si ce n'est pas le cas, tout le monde n'a pas besoin de rêgler le même problème), collectivisez votre action, pensez-la avec d'autres, qui partagent votre vision. Vous y trouverez plus de force, d'ingéniosité et de sens qu'en essayant d'agir par l'unique biais de la consommation. Car au fond, c'est cela qui nous rend impuissants, cette croyance qu'on nous a martelé depuis des décennies, qui nous dit qu'au fond, notre seul pouvoir est celui de consommer. Ce n'est pas vrai. Ça n'a jamais été vrai.

Organisez-vous. 

À demain ! 

 

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