Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pollo Mundo
3 juillet 2018

Ce qu'a été l'Irlande du Nord

BjJUY1s1ADtRe1ByVD0DNFVrDmsGfFFj-1366x519

Du vert, des paturages, des moutons, des vaches, des buissons, des chèvres, Belfast, des veaux, des vaches qui me regardent mal quand je regarde leur veau, des briques rouges, des restaurants qui ferment à vingt heures, un vieux moulin, des chateaux au bords des falaises, pas de réseau, du réseau, pas de réseau à nouveau, un petit aéroport, un autre aéroport, vingt kilomètres plus loin. Des douaniers friendly, un burger joint, une serveuse cannadienne, en compétition avec les irlandais pour le prix de la gentillesse, et nous les français, moins gentils. Gentils quand même.

Des pubs, du Whiskey Bushmill, un bourbon trois fois distillé, de la bière brune, de la bière blonde, de la bière blanche, une chèvre empaillée fonçant dans un tonneau de Bushmill, un videur gentil qui ne vidait personne et que j'ai déssiné trois fois, un barman qui m'offre une clope alors que je ne lui ai pas demandé, des clopes à treize euros le paquet, une serveuse vient me complimenter sur mes dessins, je sors des toilettes, un gars me croise et me dit "Cheers buddy". J'aime déjà ce pays. 

Un anglais qui m'explique qu'avant il faisait du skate et même très bien et qui me parle du Palais de Tokyo, une anglaise qui bosse dans l'humanitaire. Béné fait du charme au chauffeur Uber, un gars sympa qui lui porte son sac. Des petites boites à code ou l'on range nos clés, un code qu'il faut "scramble" quand on remets les clés, 5320, une maison de briques rouges à la fois grande et petite, du thé dans la cuisine, Hugo a l'impression d'être revenu à Hull, Gabriela ne mange pas de viande, Carine non plus. 

Une quadragénaire sublime dans l'avion, la mère de Baxter à l'aéroport vient me dire bonjour, Théo croit qu'elle le préfère à moi (N'importe quoi !) un vol au dessus de l'eau, au dessus des nuages, le centre ville de Belfast, chic et moderne, un bar Rooftop, un quartier sale et pauvre, encore des briques rouges, de la bière, des pubs à la devanture noire, des bus à deux étages, un magasin qui vend des T Shirts et des guitares, des antiquaires, un pub vide où un violoniste joue négligemment un air de musique celte, une patate au four avec du chedar fondu dessus et des haricots blancs à la sauce tomate, et de la friture, et du poulet, et du poisson, encore de la bière, pour arroser la friture. les gens sont musclé ou gros, il y a peu de maigres. Portraits de Connor McGregor, un peu partout. 

Une librairie grandiose ou j'ai fureté une heure durant sans rien acheter, du poulet "Goujon", c'est-à-dire frit. 

Belfast encore, le district Ouest, le quartier gaëlique, pauvreté, bonne ambiance, des dispensaires, un hopital, des briques rouges, un grand parc, des taxis noirs, un mur de la paix, avec écrit "Ireland stands with Catalonia", une coline verte au loin, des iscriptions "IRA!" sur les mur du quartier, des infirmières, une vieille usine désafectée, un pub ou tout le monde s'est retourné quand nous sommes entrés,  l'église Saint-Peters, un centre de redressement pour jeune, un quartier un peu ghetto, deux jeunes de quatorze ans fumant des  cigarettes, on aurait dit qu'ils en avaient quarante. Ambiance Ken Loach.

une coastal road, des falaises, cinquante nuances de green, un groupe d'amis qui rient, qui ne s'étaient pas revu depuis longtemps, un appareil photo argentique avec un bel objectif. Nono prend des photos, et moi je dessine. Un grand soleil, des bateaux au loin, un pont supendu, des petites îles, des mouettes par centaines, des petits pingoins irlandais, des bébés mouetttes, un fish and ships, une mini embrouille pour ne pas aller à Portrush,  un débat sur les bordels de sex dolls, j'étais pour, Hugo contre. Nono a dit qu'il fallait arrêter de faire chier les gens. Thérapie Taxi dans la voiture, le giants causeway mais finalement c'était trop cher, un pub le soir avec des filles sexy, ma copine qui me voit mater les filles sexy, un gars tout seul à la guitare qui me fait penser à moi trois ans plus tôt, un diner à deux heures du matin, de grands éclats de rire, les copains,des clopes sous la lune. 

Un voyage en train, un trip en amoureux. Une pause, bienvenue, de la vie en groupe. Carine et moi, deux chats sauvages. une boisson au sucre avec un slogan surréaliste : "Glucose : Just for when you need it, when the time is right, when life gets intense" Ah ok. Portrush. Un pouliguen en plus petit et ou les gens parlent anglais avec l'accent chantant d'Irlande et les R qui roulent sous la langue. Je commence à chopper l'accent. Une petite chambre d'hotel avec un lit très haut, les douches dans le couloir. Une odeur de renfermé dans la chambre. Un soleil éclatant. Un autre fish and chips, une bouteille de vin italien. Des serveurs et des serveuses gentilles comme un ciel de Mai. Une salle d'arcade, comme quand j'étais petit. 

Une distillerie, la plus vieille du monde, la distillerie Bushmill, des alambics et des tonneaux. Le whiskey Bushmill est distillé trois fois, c'est un bourbon. Il se boit comme du lait. Odeur fade de céréales en fermentation, chaleur intense et tuyaux en métal. Deux verres de whiskey. Carine est bourrée, elle rit à toutes mes blagues. Le dernier bus de 16h33, on l'a loupé. Auto-stop. Une dame nous prend, elle fait un détour pour nous ramener à Portrush. Les  irlandais sont la crème du monde. Portrush à nouveau. Les amis les retrouvailles. Hugo et Gaby, une voiture rouge. Un endroit super louche au milieu de la campagne verte, où on loue des enceintes. Tatouages sur les gros bras de mecs patibulaires. Ambiance Sons of Anarchy, saison 3. 

Le Old Flax Mill, un genre de palais royal que Baxter nous a loué pour l'occasion. Trois étages, vingt personnes qui dorment dedans. Des vaches par dizaines, peureuses et réticentes. Une cuisine géante, tout le monde s'y met. répetition du discours avec les témoins. Coucher tôt.  

Jour du mariage. Tout le monde debout à dix heures. Mon slip qui sèche prend trop de temps à sécher, je le mets encore humide, il fait chaud de toute façon. Tout le monde est beau, HL a un noeud papillon, des bretelles et un costume gris. Carine a une petite robe bleu.   La conductrice de bus arrive, tout le monde en voiture. Andréa nous donne des roses rouges à mettre dans la poche avant de notre veste. Baxter et ses témoins : ambiance Peaky Blinders. Petite église. La mariée sous son voile, grande fleur blanche. Arthur au bras de sa mère, un sourire immense et les yeux qui débordent. Chants sacrés, échanges de veux, larmes de joies. Unis par les liens sacré du mariage. Fleurs, pistolets à bulles. Sourires et rires. Chateau et jardin, soleil qui chauffe le dos. 

Dîner, entrée des mariés, cornemuse, première danse, discours bilingue du père d'Arthur, discours des témoins, Arthur pleure. Discours du père de la marié en anglais, que je traduis à Jérem' et Justine en temps réel. Groupe de rock, danse avec la mère d'Arthur. rock and roll. Sheh Théo. Le père d'arthur et son parrain, copains comme cochons. Les filles viennent m'embrasser parce que j'écris bien. C'est à ça que ça sert. Une cousine du marié se trompe, dit de lui qu'il est érotique. Elle voulait dire "héroique". Juilette me donne un conseil précieux. Quelle famille formidable.  

Deux heures du matin. Trajet du retour en bus, tout le monde est ivre. Les français chantent des chansons paillardes, les irlandais sont horrifiés. Retour au Old Flax Mill. Les français déambulent vers la piste de danse, les irlandais foncent se coucher. Je fume sur le joint de Clara, une jeune mannequin qui sort avec Hugo, un jeune médecin. La beauté des gens. "Tu as écouté le dernier Numéro 10 ?" Weed et champagne. Danse sur les tables. Visons, visions, souvenirs flous. Cinq heures du matin, dodo, un peu plus tard, Baxter est venu coucher tout le monde. 

Reveil à onze heures, bouche pateuse, épuisé. Barbecue, sieste, farniente avec les mariés. L'oncle de Jen nous explique qu'il n'ont pas eu ce temps depuis 1976. Les autres sont partis faire du tourisme. Diner au calme. compliments sur le mariage, plaisanteries. La maman de Jen me demande un café, je lui fait un café. "good man" elle me dit. Jen arrive, me demande ce que je fais. "Un café pour ta maman". "Good man", elle me dit à son tour. J'en tombe à la renverse. Le frère de Jen ressemble à une star de la télé. Il a une structure osseuse comme on en fait plus. Petit diner. Coucher tôt. Retrouvailles à l'aéroport. Je déssine dans mon petit carnet. La moitié de l'avion, ce sont des bébés qui hurlent, l'autre moitié, des français qui essayent de dormir, la dernière moitié, des irlandais joviaux. L'Irlande devient toute petite. L'avion transperce les nuages. Baxter, tout joyeux de pouvoir dire "Où est ma femme?"

Arrivée à l'aéroport. Rer B. Dernières discussions. Petit à petit, le train se vide. Il pleut sur la ville. Soleil dans mon coeur. 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Pollo Mundo
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 58 069
Pollo Mundo
Publicité