" Just go out and kill a few beasts " Bloodborne - Journal de confinement 39

Au commencement, il y a un noir absolu, d'où émerge, peu à peu, une pénombre. Vous êtes allongé sur un brancard, immobilisé. Un vieillard maigre aux cheveux longs, dont les yeux sont recouverts de bandages sales et ensanglantés, manipule une perfusion sanguine. " Ah... Le pâlesang, vous êtes au bon endroit. Yarnham est à l'origine de la thérapie du sang. Bien, Le contrat est signé, commençons la transfusion. Oh ne vous inquiétez pas. Quoi qu'il arrive, vous pourrez toujours le voir comme ... Un mauvais rêve." De petits êtres pâles, dont les yeux sont deux trous noirs et dont la bouche rappelle un sexe de femme, rampent sur votre corps alors que sur le sol, un loup-garou émerge d'une tâche de sang, comme dans un cauchemar. 

Vous vous réveillez dans L'infirmerie de Yarnham, cette indication est la seule que le jeu vous donne. Vous n'avez pas d'arme, pas d'objets de soin, vous pouvez juste faire des roulades, et encore, trois quatre à la suite, pas plus. La pièce est plongée dans la pénombre. Elle semble abandonnée. Il y a des vieux livres par terres, des bibliothèques, des alambics et des brancards. Le sol, les murs et le plafond, tout est en bois sombre.

Dans la pièce suivante, une énorme silouhette décharnée se penche sur un cadavre en poussant des bruits de déglutissement. Vous retournez sur vos pas, mais rien à faire. Le seul moyen d'avancer est de passer par le Loup Garou. Il vous atttaque immédiatement avec de grands coups de griffes en poussant des hurlements stridents. Vous n'avez pour vous défendre qu'une ridicule manchette de karaté qui ne fait strictement rien à la bête. Vous avez beau esquiver, vous débattre, le Loup Garou finit par vous attraper. Sa grande gueule se referme sur vous et il vous dévore. 

Sur l'écran, en caractère capitaux, apparaît en lettres rouge sang l'inscription : VOUS ÊTES MORT. 

Vous vous réveillez dans le rêve du chasseur. Un étrange petit cimetière hors du temps et de l'espace. Il y a une poupée de cire blanche à taille humaine, assise, ou plutôt posée contre le mur de vieilles briques d'un petit batiment. Vous montez les escaliers, et de petits squelettes sortent du sol et vous tendent deux armes, un pistolet pour la main gauche, et une hache pour la main droite, que vous pouvez dépliez en hallebarde. L'intérieur du batiment semble laissé à l'abandon. Seul un vieil homme est là, dans un fauteuil roulant. Il se présente : Gehrman. Il vous explique qu'il est un vieux chasseur, qui se charge, plus ou moins, de guider les nouveaux. Il vous incite simplement à sortir et à tuer quelques monstres. Il insiste sur le fait que "ça vous fera du bien."

Vous réapparaissez dans l'infirmerie. Armé de vos armes, vous foncez agressivement sur l'ennemi, vous ouvrez le feu avec un tir de pistolet qui choque la bête, vous vous élancez pour lui donner un coup de hache. Trop tard. Il fait un pas de côté et vous écharpe. Sur l'écran apparaît à nouveau l'inscription : VOUS ÊTES MORT.

Vous réapparaissez à nouveau dans le rêve du chasseur, mais quelque chose à changé. La poupée de cire se tient debout et elle semble animée. Elle vous interpelle d'une voix douce et calmante, et c'est la première fois que vous entendez une voix douce depuis le début de cet horrible accouchement que fut votre arrivée dans Bloodborne. La poupée de cire, soudain animée, est comme un miroir de poche de la première étreinte maternelle, quand vous veniez tout juste de naître et que vos cris de peur résonnaient dans l'étrange et terrifiante réalité. 

Vous voudriez rester dans ce rêve du chasseur, avec Gehrman le vieillard et la poupée de cire, si gentille, si douce, si rassurante. Mais elle ne peut pas avancer à votre place, n'est-ce pas ? Elle n'est qu'une poupée. Un androïde sans états d'âmes dont Gerhman vous incite à user "comme il vous plaira". Vous avez signé un contrat de sang. C'est à vous de tuer ce monstre qui garde l'entrée de la clinique, et de partir en chasse. Vous rassemblez votre courage, vous vous agenouillez devant une tombe, et réaparaissez dans l'infirmerie. 

La nuit n'est pas encore tombée.